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5 avril 2007

Une nouvelle expo à découvrir au Musée du Quai Branly

C'est le printemps, il fait beau, la sève remonte, la nature bourgeonne ... de quoi nous donner des envies d'aller compter fleurette à quelques belles ou beaux que vous vous verriez bien trousser à l'abri des regards avant que d'aller batifoler l'été venu dans quelques champs de blé ...

Jardin_d_amour_au_Quai_BranlyExposition «Jardin d’amour» au Musée du Quai Branly

Jusqu’au 8 juillet 2007

L’installation «Jardin d’amour» qui vient d’être inaugurée au Musée du Quai Branly est directement inspirée des jardins à la française. Yinka Shonibare, artiste anglais d’origine nigériane âgé de 45 ans, vit et travaille à Londres. Il a répondu à l’invitation du Musée qui comme Orsay ou le Louvre convie régulièrement des artistes contemporains à intervenir dans les collections, les revisiter ou en détourner les oeuvres, réinterpréter, transposer le sens, dans une vision résolument ancrée dans le XXIème siècle, héritier d’une histoire des civilisations.

Les questions de l’identité et de l’histoire du corps et de sa représentation dans et par les cultures non européennes, dans une approche anthropologique, constituent le fil rouge de la programmation du Musée. Une occasion de retourner sur les quais avec les beaux jours et de profiter du jardin qui commence à prendre forme …

Le public est convié à un voyage dans le temps, entre frondaisons, fontaines et bosquets pour découvrir un étrange ballet amoureux, revenu au temps de Fragonard et de sa fameuse escarpolette.

Yinka_Shonibare___expo_African_Remix___Pompidou_2005Yinka Shonibare n’est pas un inconnu pour nous puisqu’il s’était fait remarqué lors de l’exposition «African Remix» au Centre Pompidou en 2005 puis plus récemment lors de l'exposition "TRANSLATION" au Palais de Tokyo avec la présentation d'oeuvres prêtées par le grand collectionneur grec, Dakis Joannou. Dans son installation Victorian Philanthropists Parlour (1996-1997), il reconstituait alors à l'identique des intérieurs d'époque, so british,.mobilier et décoration étant rigoureusement sélectionnés pour créer une parfaite illusion à une différence près. Shonibare tapissait les murs et recouvrait le mobilier de tissu africain, avec en filigrane une réminiscence de cette atmosphère de réalité coloniale inscrite dans l’histoire de la bourgeoisie anglaise.

Pour anticiper la question de l’anachronisme, Shonibare rappelait que ce tissu avait été manufacturé en Angleterre au 18e siècle pour le marché ouest-africain, référence historique aussitôt invalidée puisqu’il intégrait dans les motifs du tissus des images de joueurs de football …

Dans cette nouvelle installation il s’agit de revisiter l’œuvre de Fragonard, dans une approche quelque peu subversive mais non dénuée d’un certain humour.

Yinka Shonibare poursuit ici sa réflexion sur l’identité et l’histoire, au croisement de ses deux cultures d’appartenance. 

Ce projet amorcé au moment de l’acquisition par la Tate Modern de L'escarpolette, d'après Fragonard, constitue une parodie de l'imagerie rococo sous la forme d'un "jardin d'amour". Elle restitue l’idée du labyrinthe et le jeu de la découverte des trois scènes amoureuses directement inspirées de la composition de la suite de Fragonard, « Les Progrès de l’amour », réalisée à l’origine pour le pavillon de Madame du Barry à Louveciennes:

- La poursuite (1770)

- L’amant couronné (entre 1770 et 1773)

- Les Lettres d’Amour (entre 1770 et 1773)

La mise en scène respecte l’esprit des jardins de l’époque, ses codes, son ordonnancement, sa végétation. Les manequins, sans têtes, sont vêtus à la mode du 18e mais taillés dans les fameux tissus "wax", si tendance chez les africains du XXI ème.

Une fois encore Shonibare joue de l’anachronisme, le manipule avec esprit, sans agressivité, bien que dans une deuxième lecture il puisse s’agir d’une dénonciation implicite de la traite des esclaves supposée favoriser la liberté d’esprit et le libertinage propres à l’aristocratie française à cette époque; l’artiste considérant qu’il y a toujours un prix à payer, ainsi désireux d’amorcer un débat avec le regardeur. Il établit également un parallèle avec entre le désir de maîtriser la nature, qui s’exprime dans l’art du jardin au 18 ème siècle, et le mythe du bon sauvage qu’il s’agit de civiliser, relents de Colonialisme qui sont toujours d’actualité dans beaucoup de pays d’Afrique noire.

Olivier Castaing, Art Consultant à vélo, heureux de profiter de ce printemps radieux, Paris le 4 avril 2007

mus__quai_Branly_logoINFORMATIONS PRATIQUES

Tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h30

NOCTURNE le jeudi jusqu’à 21h30

le SITE du musée avec toute l’actualité des expos et conférences.

Catalogue : Jardin d’amour, Yinka Shonibare, sous la direction de Germain Viatte, 96 pages, coédition musée du quai Branly/Flammarion - Textes de Bernard Mueller, Eric De Jong, Françoise Vergès

Quelques expos de l’artiste :

2002 : « Yinka Shonibare », Studio Museum, New York, États-Unis.

2003 : « Play with Me», Stephen Friedman Gallery, Londres, Royaume-Uni.

2004 : «Yinka Shonibare », Boijmans Van Beuningen Museum, Rotterdam, Pays-Bas.

Yinka_Shonibare___Dressing_down_1997___expo_Palais_de_Tokyo victorian_philanthropists_parlour_de_yinka_shonibare_centre_georges_pompidou_2005

Oeuvre de Yinka Shonibare dans l'exposition "TRANSLATION" au Palais de Tokyo et "AFRICAN REMIX" au Centre Pompidou
Le projet de l’exposition "TRANSLATION" est né de la rencontre entre Dakis Joannou, collectionneur d’art contemporain basé à Athènes, le Palais de Tokyo, site de création contemporaine et les graphistes M/M (Paris).

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